Intégrales en Algérie

 

 

De la période sombre du terrorisme des années 1990, aux instants fragiles de la réconciliation nationale, jusqu’au printemps arabe qui l’a plus ou moins épargnée, ou du moins relativement ménagée : l’Algérie est sans conteste le pays où nous avons eu le plus l’occasion de travailler au cours de ces 17 dernières années, en raison surtout de filiations culturelles et d’un attachement profond et authentique à ses habitants, qui n’ont cessé de nous accueillir à bras ouverts quelles que soient les circonstances.

Notre dernier long reportage en Algérie diffusé dans le magazine « reporter » d’euronews revient, au-delà des célébrations du cinquantième anniversaire de l’indépendance, sur cette page sans doute la plus sombre de son histoire, que l’Algérie a fini par tourner, en 1962, après 8 années sanglantes. Nous avons souhaité, un demi-siècle plus tard, revenir sur les traces des artisans de la libération. Entre célébrations et amertume, des Algériennes et des Algériens nous ont ouvert leur porte et livré leur témoignage, notamment sur la torture et les nombreuses exactions dont ont été victimes leurs proches et membres de leurs familles. Récits bouleversants et parfois cinglants sur une période de l’histoire qui n’a pas encore livré tous ses secrets, des deux côtés de la Méditerranée…

En 2011, à l’orée du printemps arabe, et dans la foulée des événements survenus en Tunisie voisine, des manifestations éclatent à Bab-el Oued, quartier populaire emblématique de la capitale algérienne : à corps et à cris, la jeunesse descend dans les rues pour réclamer du travail bien sûr, mais surtout des perspectives d’avenir, alors que la corruption fait rage et que le prix des denrées alimentaires de base explose, suscitant une colère qui n’était pas sans rappeler les épisodes les plus violents de la guerre civile des années 1990. Le président convient d’apaiser la situation, mais le mal est fait et les partis d’opposition, bien que divisés, tentent de surfer sur la vague des révolutions arabes. En vain.

L’année précédente, l’Algérie amassait plus de 140 milliards de dollars de réserves de change (devises étrangères) grâce à la manne pétrolière et gazière. Paradoxe 100% algérien, s’approvisionner en gaz, de Tamnarasset à Oran, relève encore et toujours du parcours du combattant alors que le sous-sol en regorge. Rencontre avec les oubliés de Bab El-Oued, entassés dans des « centres de transit », dans l’espoir de pouvoir enfin un jour loger leur famille décemment.

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Farouk Atig
Farouk Atig, ancien grand reporter, conférencier et enseignant, dirige Intégrales

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