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Mossoul : à 10 mètres des combattants djihadistes

A Mossoul, les Peshmergas tiennent probablement leur première victoire. C’est ce qu’affirmaient en tout cas le 17 août des responsables politiques et militaires kurdes, après que leur armée a repris le barrage de Mossoul aux fondamentalistes de l’Etat Islamique.
Farouk Atig, grand reporter et rédacteur en chef d‘Intégrales Productions, a pu se rendre avec les combattants kurdes sur l’une des lignes de front les plus dangereuses du Nord d’Irak, depuis laquelle, à dizaine de mètres à peine, les fondamentalistes de l’EIIL défendent leurs positions. Un document rare, diffusé à l’antenne d’iTélé le 18 août à 8h30.

90% du barrage de Mossoul sous contrôle kurde

« Le moral des Peshmergas est au plus haut », se félicitait hier un officier kurde  : les combattants anti-EIIL du Kurdistan irakien estiment avoir pleinement repris le contrôle du  barrage de Mossoul, le plus grand d’Irak. L’édifice est hautement stratégique : situé au nord de Mossoul, une zone revendiquée par les Kurdes, il était sous le contrôle de ces derniers jusqu’au 7 août, lorsque les djihadistes de l’EI (Etat Islamique) s’en sont emparés.

Le drapeau de l'EI flotte au Nord de l'Irak, à 30 km de Mossoul et de Kirkouk. Photo : Farouk Atig, Copyright Intégrales Productions
Le drapeau de l’EI flotte au Nord de l’Irak, à 30 km de Mossoul et de Kirkouk. Photo : Farouk Atig, Copyright Intégrales Productions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le bâtiment fournit en eau et en électricité à la majeure partie de la région, dont Mossoul, actuellement bastion du Califat. Il est indispensable à l’irrigation de vastes zones agricoles de la province de Ninive, et de ce fait, il constitue un enjeu économique de haute importance.

Pour barrer l’accès au Djihadistes, les Kurdes ont construit un check-point. Sur leur route, ils auraient pris le contrôle de Telskuf et Batnay, des localités situées à l’est du barrage de Mossoul.

Embeded au coeur de la ligne de front

Farouk Atig, grand reporter et rédacteur en chef d‘Intégrales Productions, a pu se rendre au coeur de la zone d’opération kurde.  « L’un des capitaines de retour de la ligne de front m’a raconté que les combats ont été intenses et que 90% du barrage seraient sous contrôle kurde », rapporte le journaliste, « embeded » sur la ligne de front. Si la presse française écrivait ce matin que le barrage de Mossoul était désormais sous contrôle des Pegshermas, force a été de constater sur place que l’accès à la partie sud du barrage de Mossoul était impossible hier soir, alors que celui-ci est censé avoir été totalement « nettoyé » par les combattants kurdes.

Le reportage diffusé à 8h30 sur la chaîne française iTélé contient des images et des informations inédites :

Pour obtenir des Kurdes la permission de pénétrer dans la zone de combat et de filmer les unités, le journaliste a du parlementer. « Ce ne fut pas une mince affaire de convaincre que notre intention était, on va dire, noble », admet Farouk Atig, questionné par iTélé. L’argument de la France a pesé : les officiers savent tous que la France achemine armes et formateurs à destination des combattants Peshmergas.

Sur la route du barrage de Mossoul, le maréchal Souleyman, présenté comme héros de la reconquête, fait état avec lucidité de la situation, soulignant la détermination des Djihadistes, qui gagnent du terrain à Bagdad et au sud d’Erbil, la capitale du Kurdistan. Les combats vont désormais s’intensifier à Tal Kayf, une localité aux mains des islamistes, située à une centaine de kilomètres à l’est du barrage de Mossoul.

Sur la route de Mossoul, embedded par le maréchal Souleyman. Photo Farouk Atig, Copyright Intégrales Productions
Sur la route de Mossoul, embedded par le maréchal Souleyman. Photo Farouk Atig, Copyright Intégrales Productions

Les Peshmergas confient à notre reporter plusieurs découvertes macabres, dont celle-ci : des chrétiens circoncis de force par les fondamentalistes et laissés pour morts dans une maison qui borde le versant ouest du barrage. 

Avec les fondamentalistes, toute tentative de dialogue est vaine. Et il n’y a aucun espoir que ces derniers daignent rendre raison de leur offensive à quelque journaliste, prévient à Farouk Atig un autre officier Pegshmerga.

Preuve en est qu’ à la fin du documentaire tourné pour iTélé, à moins de dix mètres de la zone d’opération kurde, se lève soudainement le visage d’un djihadiste de l’EI, encerclé d’armes à feu. Ahuri par la caméra, l’homme somme les journalistes d’un geste universellement explicite : leurs têtes pourraient bien tomber.

A moins de dix mètres des combattants Djihadistes, avant que l'un d'entre-eux n'aperçoive la caméra des journalistes. Photo : Farouk Atig, Copyright Intégrales Productions
A moins de dix mètres des combattants Djihadistes, avant que l’un d’entre-eux n’aperçoive la caméra des journalistes. Photo : Farouk Atig, Copyright Intégrales Productions
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Farouk Atig
Farouk Atig, ancien grand reporter, conférencier et enseignant, dirige Intégrales

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