La francophonie à l’honneur du Festival America

La septième édition du Festival America à Vincennes, qui s’est ouverte jeudi 11 septembre, s’achève ce dimanche 14 . Cette année, la rencontre littéraire, placée sous le signe du dialogue littéraire entre la France et l’Amérique, accueillait une centaine d’auteurs anglophones et francophones. 

Dialogue littéraire transatlantique

En se donnant pour la première fois un thème,  les relations entre la France et l’Amérique, le festival America, qui se tient tous les deux ans en France, a choisi cette année de célébrer trois siècles d’histoire et d’histoires communes entre les deux continents.

Cette rentrée littéraire illustre à merveille les fantasmes autour ce chassé croisé des âmes françaises et américaines, qui a existé depuis les périples de Jacques Cartier en 1530 jusqu’à la cession de la Louisiane en 1803, puis de 1914 à la fin de la seconde guerre mondiale :  Tim Gautreaux, projette son héros de « Nos disparus » dans les tranchées de la guerre de 1914 avant de le ramener à la Nouvelle-Orléans, tandis que l’écrivain français Beigbeder épand les amours de Oona O’Neill et Salinger nés à New York.

Dynamiser l’image de la francophonie

La manifestation littéraire rendent hommage aux peuples d’Amérique qui développent de nouvelles formes d’expression francophones alors qu’ils sont entourés de voisins parlant exclusivement l’anglais.

Affiche du Festival America
Affiche du Festival America

Sur la soixantaine d’auteurs nord-américains invités, vingt-sept sont francophones. Ils viennent du Québec (Joséphine Bacon, Eric Plamondon, Jocelyne Saucier…), d’Haïti (Dominique Batraville, Dany Laferrière, Anthony Phelps…), ou du Canada (Nancy Huston). Pour la première fois, quarante auteurs français ont aussi invités pour débattre de littérature et de francophonie. Parmi eux, Maylis de Kerangal, Philippe Djian, Pierre Lemaître, Céline Minard, Valérie Zenatti, Laurent Gaudé, et Frédéric Beigbeder.

En même temps, l’événement est l’occasion de sensibiliser un public français a priori cultivé et ouvert au dynamisme de la francophonie dans le monde.

Contrairement aux idées reçues, la langue française n’est pas en perte de vitesse en Amérique du Nord, parce qu’elle jouit d’une image de plus en plus valorisante.

Le contexte canadien est marqué par une forte progression de la demande de français. Selon le ministère français des affaires étrangères, le Canada, hors Québec, compte près d’un million de francophones de langue maternelle, 330 000 élèves dans les écoles d’immersion en français, 12 000 inscrits en Alliances françaises, 3 000 élèves dans les lycées du réseau scolaire français à l’étranger.

De plus en plus nettement, le français n’est plus seulement un élément constitutif de l’identité canadienne par rapport aux Etats-Unis, mais un élément de compétitivité. Le français progresse partout dans le Canada anglophone, surtout chez les immigrants.

Fait moins connu : Aux Etats-Unis, la langue de Molière est la 2e langue étrangère la plus étudiée dans le pays (derrière l’espagnol et devant l’allemand) et de la 4e langue la plus parlée (après l’anglais, l’espagnol et le chinois).

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Farouk Atig
Farouk Atig, ancien grand reporter, conférencier et enseignant, dirige Intégrales

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