Le Figaro a lancé, jeudi 1er octobre, une version de son site d’information en mandarin entièrement consacrée à l’actualité de l’univers du luxe. En janvier 2015, le site sera assorti d’un appli en d’une animation sur les réseaux sociaux chinois WeChat et Weibo.
Le meilleur de la French Touch
La page d’accueil du site chinois, dessinée sur le modèle d’une vitrine parisienne de luxe, s’ouvre sur une jeune femme tenant entre ses mains parées de fastieux bijoux « à la recherche du temps perdu ». Un art de vivre à la française que le Figaro chinois veut exhaler sous toutes ses coutures : mode, horlogerie, joaillerie, gastronomie, vins & spiritueux, galeries d’art, expositions, design…
Le site propose, outre une carte interactive des hotspots shopping, un service de carnet d’adresses personnalisable, et des offres spéciales exclusives.
« Nous voulons offrir le meilleur de la French touch à Paris et le best-of des marques de luxe européennes en Chine » expliquent Anne-Sophie Claer, directrice de figarochic.con et directrice adjointe de la rédaction du Figaro, et Bertrand Gié, directeur des nouveaux médias.
Le site va mettre en synergie l’expertise de la rédaction du quotidien print et web et les contributions de partenaires et bloggeurs mode/design/fooding chinois basés à Paris et en Chine.
Pour le groupe Le Figaro, ce que l’on pourrait comparer à la version chinoise du Figaro Madame s’annonce donc très rentable : brand content et absence d’équipe éditoriale dédiée. Sans compter les multiples espaces publicitaires, qui seront commercialisés par les équipes dirigées par Eileen Le Muet, directrice internationale du groupe Figaro.
Imposer sa marque média
Il y a trois ans, Le Figaro se lançait en Chine avec l’édition papier du trimestriel gratuit ParisCHIC, plus spécifiquement destinées aux touristes chinois à Paris. Avec figaroCHIC.net, le groupe vise, outre les voyageurs chinois en Europe, une cible de CSP+ chinois en Chine.
Le luxe est un secteur privilégié pour les journaux français qui veulent développer leur marque médias à l’étranger, car il permet de véhiculer des images qui font universellement rêver, et que l’internaute associe immédiatement au média qui les met en scène sur son site.
Aussi, tout ce qui a attrait au superflu ne suscite aucune polémique d’ordre politique. Utile, pour un journal qui veut imposer son nom sans risque de censure dans l’empire du milieu. Une sorte de soft power, en somme, au moment même où les médias français, dont Le Figaro, se montrent très critiques sur la façon dont le gouvernement chinois traite la révolte des Parapluies à Hong-Kong.
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