Et si le bouton « Je n’aime pas », attendu et annoncé il y a quelques semaines par Facebook, allait être investi d’un usage plus positif qu’un énoncé performatif négatif, signe pixelisé d’un désaveu passif, oscillant entre le dédain et le dépit ?
La Licra a dévoilé en exclusivité sur Facebook sa campagne #NoLikesForRacism, qui se décline sous un format série de 7 vidéos. Conçue par DDB Paris, elle est sortie lauréate du concours « Hack for Good » organisé par Facebook et dont le thème prioritaire était la lutte contre les propos haineux.
La campagne veut avoir valeur d’appel à l’action citoyenne, et cherche à sensibiliser et à mobiliser les jeunes contre le racisme ordinaire. Les spots réalisés par “Les fils de” mettent en scène des personnes de tous horizons dans leur vie quotidienne, non conscients du caractère raciste de certains de leurs propos.
Il s’agit d’inviter les utilisateurs à retourner leurs idées reçues. Traduction tangible : les vidéos ne peuvent être vues qu’à l’envers sur Facebook, ce qui force à retourner le téléphone. Le bouton « like » se transforme alors en « dislike ». Chaque vidéo se termine par un call-to-action : « Si vous n’aimez pas cette vidéo, n’aimez pas cette vidéo ».
En plein développement d’Instant Article, Facebook entend développer son volet « News » tout en valorisant la dimension « sociale » qui fait l’identité de son réseau. Facebook veut aussi se montrer bon élève dans la lutte contre les propos à caractère raciste et xénophobe sur son site, bien qu’en réalité, il peine à les éradiquer.
La campagne de la Licra obtiendra une large diffusion pendant 3 semaines sur la plateforme, avec un reach de 12 millions de personnes, ce qui représente 40% des utilisateurs actifs de Facebook en France.
Lila Neval, avec Clara Schmelck
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