La « génération Z » ne peut être définie autrement que par les représentations qu’en livrent les marques et les médias : elle ne se rapporte donc pas à un fait brut démographique ou social, mais procède d’un storytelling générationnel, dans la mesure où il s’agit d’un récit raconté par les marques et les médias à des fins de communication.
À bien y regarder, ce storytelling optimiste revêt une fonction sociale. Il s’agit de créer une continuité entre les générations au moyen d’une vision téléologique, que l’on pourrait synthétiser ainsi : les « digital pionneers » (« génération X ») ont initié les divers usages de l’Internet, les « digital natives » (« génération Y ») se les sont appropriés, et ceux que l’on devra chronologiquement pouvoir nommer les « digital makers » (« génération Z ») les intègreront intuitivement à leur façon de voir le monde et de le transformer.
Bien qu’elle n’existe pas comme réalité démographique ou sociale indépendante des représentations qui la prennent en charge – quand bien même celles-ci se construisent empiriquement à travers les interactions que créent les acteurs de l’économie avec les jeunes – la catégorie de « génération Z », opérante sur le plan économique et social, est pertinente. Ainsi se fabrique une nouvelle génération.
L’article complet à est lire dans Effeuillage, la revue qui met les médias à nu ; CELSA/Sorbonne.
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