La France, Jaune Mécanique

ENQUETE

Qui sont ces « Gilets jaunes » ? A l’insu des syndicats et au mépris des lois qui encadrent le droit de manifester, ils bloquent les routes de France pour lutter contre la taxation des carburants. 283.000 personnes sur plus de 2000 points de rassemblement ont été dénombrées par le ministère de l’Intérieur. La poussée est aussi disloquée et diverse que les couvertures médiatiques du samedi 19 novembre 2018. Certains médias offrent aux « Gilets jaunes » un traitement bien plus clément que s’il s’agissait d’émeutes de jeunes des Cités. D’autres recensent les morts et les blessés, et s’affolent de la bassesse des propos proférés.

Rocades, lotissements et Hypermarchés

Le tourbillon immobile des rocades départementales reflète la colère de ces mères aux cernes plus larges que des rétroviseurs, la rage de retraités qui se sentent déchus du droit de vieillir dans le calme des jours qui vont, d’étudiants éloignés des filières attractives, de travailleurs péri-urbains épuisés. A tous ceux là, on a laissé croire qu’ils pourraient, « comme tout le monde », faire plaisir à leurs enfants, sortir, offrir, avoir une carrière, être aimés, en un mot, respirer la vie.

Parmi les personnes venues exprimer leur sentiment d’injustice sociale, beaucoup s’estiment dédaignées au motif qu’elles produisent peu de richesse et n’appartiennent pas aux classes culturelles et créatives. Presque perpétuellement privées de toute source d’aménité et de solidarité, elles creusent leur lente mort à coup de crédit Cetelem. La maison, les voitures, la tondeuse à gazon, les courses à l’Hyper.

« La Vie Auchan », des lotissements à crédit et des monospace en leasing a pu mettre en difficulté des millions de Français.On peut comprendre pourquoi certains ont rejoint les « Gilets jaunes ». La hausse du coût de l’essence renvoie à une mort qui n’est pas un soulagement mais l’épreuve sans fin d’une vie oscillant entre l’humiliation et l’ennui. Avec pour fond sonore une auto-radio qui crachote du Castaner à cheval sur « L’essence des principes républicains ».

Célia serre sa main dans sa poche. Les clefs de sa voiture sont bien là. Elle les garde toujours sur elle, pour pouvoir « aller faire un tour au cas où il pète un câble ». Célia a trente ans. Célia a l’âge de toutes les autres filles de trente ans. Faire un petit tour en voiture est son seul salut pour supporter « son mec », qu’elle ne peut congédier ni dénoncer car « sans lui », elle n’aurait pas les moyens de « s’en sortir avec deux enfants ». L’écologie ? léger revers de main : « Je ne prends pas l’avion ».

« Dans ma bagnole », me confie t-elle sur ce parking situé à dix kilomètres de Strasbourg, « ça sent bon avec le sapin à la vanille, j’écoute des morceaux que j’aime bien, c’est mon chez moi », murmurent ses lèvres hyper-maquillées. Elle enchaîne les CDD dans la vente, a plusieurs crédits, dont un sur 25 ans, autour du cou, deux enfants sur les bras et un oppresseur domestique au dessus de la tête. Pour en arriver là, il est certain que Célia n’a pas eu assez de soutiens moraux, affectifs, avisés et financiers indispensables pour faire les bons choix quand on est jeune. Ce sont ses yeux qui parlent, à présent. Le khôl ne tient plus. Personne ne mérite de ne plus être entièrement maître de sa destination. Je la laisse ouvrir la portière et démarrer.  Elle va « rouler un peu ». Les violences conjugales ont lieu partout. Elle concerne tous milieux. Mais quand l’isolement s’ajoute au desarroi, la situation est encore plus difficile pour ceux qui la subissent. Et dans ces cas là, avoir du carburant dans sa voiture, véritable caisse de consolation, est indispensable. L’individualisme ? La solitude subie l’explique.

Kevin, 37 ans, a rejoint le mouvement des #GiletsJaunes sur Twitter et sur les routes : « L’augmentation de l’essence, c’est la mort à petit feu des cracheurs de feu et des jongleurs avec des batons du diable enflammés, on veut pas mourir, on a des chiens à nourrir ! » fait-il entendre. Ce tweet était-il un canular visant à ridiculiser les aspirations des « Gilets jaunes »? Cela est probable, auquel cas il s’agit là d’un ricanement d’un goût douteux. Il y a effectivement des travailleurs non sédentaires ou mobiles qui circulent sur les routes du pays et qui ont besoin de leur voiture pour exercer, à l’instar des gens du spectacle ou des médecins libéraux.

« Dans l’agglomération montluçonnaise, sans voiture, point de salut. « On use une énergie folle, surenchérit après du Monde Dipolmatique Jean-Claude Perot, président du groupe Metis, spécialisé en automatisme, mécatronique et robotique et vice-président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI). J’ai fait le calcul : 70 000 kilomètres avec mon véhicule l’an passé. »

Un « Tea party » de nos terroirs ?

« Le futur du travail commence aujourd’hui en brisant les organigrammes traditionnels, en créant des périphéries créatives pour abriter des intrapreneurs et éviter que le cœur du système ne tue les innovations. », avance sur Twitter Chloé Bonnet, une chef d’entreprise. A des milliards de kilomètres du hashtag #Giletsjaunes. Il y a bien des dynamismes nouveaux à chercher dans les agglomérations moyennes et à la campagne. L’irruption de la colère ne constitue toutefois pas un mouvement contestataire cohérent, organisé et qui soit force de proposition.

Le leimotiv de la plupart des « Gilets jaunes » : se passer des corps intermédiaires. Pas d’élus locaux, pas de relais associatifs, pas de délégués syndicaux, pas d’experts, pas de consultants. Le cri du plus fort et de celui qui bloque le plus longtemps vaincra. C’est donc aussi logiquement Dieudonné et Marine Le Pen. La France aux blagues lourdes comme un gros rouge qui tache.

Une partie des émeutiers, dédaigneuse des journalistes venus enquêter sur le terrain, semble avoir pour unique préoccupation la conservation sans remise en question du modèle du pavillon individuel. Usant parfois de mauvaise foi, comme en témoigne ce prospectus biaisé diffusé sur plusieurs sites occupés par les « Gilets jaunes », ces individus refusent de participer à la vie publique via l’impôt. A leur manière, ils refusent de s’intégrer.

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Parmi les péri-urbains ou les habitants des villes médianes (moins de 500 000 habitants) , certains ont choisi de vivre loin des embarras des métropoles tout en réclamant les services publics qui lui correspondent : études de qualité et cursus reconnus sur le marché du travail, réseau de transports publics, lieux de convivialité collectifs, connectivité au monde. Ils ont tiré un trait sur les grandes agglomérations pour « avoir la paix », mais s’aperçoivent violemment que cette « paix » claquemurée a ses revers.

Pour comprendre ces insurgés les plus haineux, ce n’est pas sur Twitter qu’il faut aller mais sur JeuxVideos.com ou sur Vinted, forum d’échange de vêtements pour jeunes filles. Les « live » Facebook permettent également de prendre le pouls de cette fraction de la France contente d’habiter des villes ou des villages remparts à la triade « bobos, bougnoules, migrants ».

La ligne jaune a été franchie ce week-end. Des automobilistes ont subi des agressions à caractère raciste. Des journalistes ont été bousculés. Plusieurs élus locaux ont rapporté lundi 21 novembre au Figaro des faits de violence à leur égard. Des « Gilets jaunes » ont menacé à l’arme blanche des représentants de la République.

Samedi, en « Message Privé » adressé à des groupes fermés sur Facebook, des dizaines de « Gilets jaunes » ont appelé à converger vers le palais de l’Elysée. Parmi les commentaires : « On a bien raccourci un roi,… ». C’est encore sur Facebook que Frank Buhler, l’un des initiateurs du mouvement et responsable dans le Tarn-et-Garonne du parti d’extrême-droite de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France : « Le 24 novembre, c’est Paris bloqué, le 24 novembre, c’est Paris ville morte. Vous devez tous, à pied, à cheval et en voiture parcourir la totalité des rues de Paris. Répartissez vous dans toute la ville », a-t-il lancé sur le réseau social. La vidéo a été vue à ce jour plus de 200.000 fois.

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Le romancier Laurent Sagalovitsch écrit dans Slate : « La France des aigris, des rassis, des mécontents de tout poil, de tout bord, de tout horizon. La France cocardière, la France qui rouspète comme d’autres p..ent, la France xénophobe, nationaliste, pas raciste pour un sou même si, il faut bien le reconnaître, on est de moins en moins chez nous. La France éternelle, poisseuse, ringarde, poujadiste, pétainiste, souverainiste, trumpiste. La France complotiste, zémmouriste, calculatrice. La France du repli, du chacun chez soi, du dénigrement permanent. La France du « tous pourris sauf moi et maman ». La France du «c’était mieux avant». »

Ce texte écrit avec les tripes, sans souci de nuancer les motivations et les profils des manifestants, n’a pas plu à Samuel Piquet, journaliste à Marianne. Pour lui, l’écrivain fait preuve d’un mépris de classe et manque de comprendre l’injustice que subissent les Français qui souffriront le plus d’une hausse du coût de l’essence. Samuel Piquet répond à Laurent Sagalovitsch en faisant le plein de poncifs d’extrême-droite : « La France des élites déconnectées, des BHL, des Castaner et Griveaux, de la GPA pour tous, de Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil, la France dédaigneuse et hautaine, la France insultante et humiliante, qui au fond crache à la gueule de ceux qui ne sont pas assez bien pour elle, des smicards, des Jiléjones, des illettrés, des fans de Johnny, des provinciaux, de la lèpre populiste, de ceux qui ne sont rien, des miséreux que personne ne veut voir. »

Les miséreux ? Les invisibles ? Pas tous. Jacline Mouraud, leader autoproclamée du mouvement, roule en 4X4 et surfacture des prestations de pseudo-médecine hypnotique à 280 euros la séance. De quoi faire son plein plusieurs fois par semaine.

En France, le prix de l’essence se situe dans la moyenne européenne. Il est aujourd’hui d’environ 1,51 € (gazole) et 1,54 € (SP 95). Il se situe dans la moyenne européenne. Il est moins élevé en Espagne (1,28 € et 1,33 €) et en Allemagne (1,38 € et 1,48 €). Il est plus élevé au Royaume-Uni (1,56 € et 1,49 €), en Italie (1,57 € et 1,66 €) ou encore en Norvège (1,70 € et 1,76 €). De plus, le prix réel des carburants (rapporté au pouvoir d’achat, c’est-à-dire à la valeur du Smic) a fortement diminué depuis 1970.

Et, parmi ces « Gilets jaunes », beaucoup ne souffrent pas de précarité et ne sont pas « illettrés » ou peu instruits comme on l’a trop lu. Certains « Gilets jaunes » appartiennent à la bourgeoisie locale, ont les mêmes diplômes et le même pouvoir d’achat que les urbains en collocation dans des réduits à Paris ou à Marseille.

Rappelons que 65 % des populations vivant en-dessous du seuil monétaire de pauvreté se concentrent dans les grands pôles urbains, et c’est dans les villes-centre des agglomérations que les taux de pauvreté sont maxima (19,5 % des habitants, contre 14,3 % en moyenne nationale). L’intensité de cette pauvreté (niveau moyen de revenus des personnes pauvres) y est également plus vive qu’ailleurs, tout comme la fréquence des disqualifications sociales : si l’agglomération parisienne représente environ 1/6e de la population nationale, elle concentre 25 % des personnes sans domicile et plus de la moitié des personnes sans abri. (Source : INSEE 2015).

Vivre en deçà de ses réels besoins financiers ou ne pas être titulaire d’un Master n’induit pas la xénophobie, le sexisme, l’ignorance, le manque d’intérêt pour l’écologie et la complaisance dans un état de mécontentement constant. Le plus grand mépris de classe consiste à assimiler, en vertu d’une supposée fatalité, « milieux modestes » ou personnes n’ayant pas un diplôme universitaire de grade de Master bassesse morale et repli destructif.

Trois figures dégoutent plus que tout les plus extrémistes des « Gilets jaunes » qui se revendiquent « provinciaux » quand bien même ce terme n’a aucun sens en 2018 : le « Parisien », urbain qui appartient à une élite féministe, confusément juive et islamique, cosmopolite et homosexuelle, la « racaille », croute des bords des villes, énergumène d’origine africaine inassimilable, et le « migrant », qui a quitté ses attaches pour tenter sa chance dans un pays étranger.

Aversion pour le déracinement, anti-intellectualisme, antisémitisme, islamophobie, racisme et homophobie sont le fond de la pensée de cette frange pavillonnaire la plus radicale des « Gilets jaunes », persuadée que la France appartient à Soros et à Benalla. Le monde leur est un monstre.

La façon dont certains bloqueurs des voies routières parlent du président de la République témoigne d’un rejet explicite de la démocratie. « Je réclame le départ de Monsieur Macron », assène d’un ton outrecuidant un « Gilet Jaune » d’une cinquantaine d’années ; d’autres individus, interrogés par BFM TV dans une logique d’audience, alignent d’un ton docte une série de contre-vérités sur les récentes mesures gouvernementales.

L’arrogance n’appartient pas spécifiquement aux dirigeants d’entreprise, aux personnes politiques, aux éditorialistes ou aux universitaires parfois imbus d’eux-mêmes. Des meneurs devenus chefs en profitant de la timidité des autres brutalisent les passants en désaccord avec le mouvement, secouent quelques journalistes et frappent le suffrage universel au passage.

La visibilité disproportionnée des « Gilets jaunes » dans les médias a le mérite de valoriser des gens que le pouvoir a tort de ne pas considérer suffisamment. Elle offre aussi un quart d’heure de gloire à des notoriétés locales avides de pouvoir et qui se considèrent abusivement comme la voix des damnés contre l’élite en forcissant le trait  » « Gilets jaunes » versus « Doudoune Uniqlo » ».

Parfois, ces grandes gueules locales de villages ou de villes de moins de 500 000 habitants n’hésitent pas à utiliser Facebook pour fausser la réalité à leur avantage. Des images circulant abondamment sur Facebook et Twitter laissent croire à des rassemblements gigantesques de gilets jaunes sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand. L’image a été partagée près de 100.000 fois. Or, l’AFP a révélé que cette photo remontait au 13 mai 2017 et non au 17 novembre 2018. Des milliers des supporteurs du club de rugby de Clermont-Ferrand s’étaient réunis pour assister à la finale de la Champions Cup contre les Saracens, d’où la présence importante de la couleur jaune du maillot de l’ASM Clermont Auvergne.

Ils produisent des Fake news sans vergogne, méprisent les institutions, refusent de payer des impôts pour des services publics : au fond, les « Gilets jaunes » seraient-ils les « Tea Party » de nos terroirs ? « Les insurgés américains disaient No Taxation without representation. Pour Les Gilets jaunes, qui ne cherchent même pas à être représenté au Parlement ou dans un syndicat, c’est Ni taxation, ni représentation. », observe Baptiste Roger Lacan, rédacteur en chef de la Lettre du GEG et doctorant en histoire des droites radicales à l’ENS Ulm.

Structurellement, il semble que cette révolte exprime un rejet de la mondialisation par la classe moyenne occidentale, déclassée par le néo-libéralisme qui n’a pas profité à la France. Les villes de rang préfectoral sont désormais relayées au rang de villes moyennes à échelle de l’Europe, et de petite ville à échelle du monde. Dévitalisées, elles voient leur rayonnement baisser, leur attractivité avec.

«  Gilets jaunes », Brexit, Trump… les gens vont se servir de tout ce qu’ils peuvent pour exprimer leur ressentiment contre ce délitement. La mondialisation a un impact territorial en concentrant majoritairement les emplois très qualifiés dans les métropoles. La France périphérique (zones rurales, petites villes, villes moyennes) connaît, elle, une forme de désertification des emplois. Ça a commencé dans les zones industrielles dans les années 1980 pour la classe ouvrière, puis dans les zones rurales, et enfin pour les professions intermédiaires. Ce mouvement des « gilets jaunes », comme la contestation de la mondialisation en Occident ne vient pas de nulle part : les gens ont joué le jeu de la mondialisation, de l’Europe, et ils font désormais un constat négatif et rationnel sur leur pouvoir d’achat ou l’ascension sociale. », soutient le géographe Christophe Guilluy, auteur de No Society.

Ce délitement, ce déclassement socio-culturel des classes moyennes parfois pourtant relativement aisées financièrement, nul n’a eu envie de l’anticiper.

France périphérique ?

Encore faut-il remettre en question le concept de France Périphérique, qui ne va pas de soi. Y a t-il des territoires périphériques ou des individus en condition de périphérie, c’est à dire privés d’ascension sociale, à l’écart du bouillonnement culturel, et davantage que d’autres scellés à des crédits bancaires et à des situations familiales qui les privent de mobilité ?

Parler de France périphérique peut induire en erreur, car cette vision fixe oublie que les territoires sont habités relativement et pas dans l’absolu. Un même toponyme sera subi par les uns et choisi par les autres. Les strates se serrent les unes contre les autres dans le paysage des villes moyennes, péri-urbain ou rural sans que naisse une cohésion sociale.

Un couple de cadres supérieurs a les moyens de s’acheter une propriété au vert ou hors des grandes métropoles où bon cela lui semble. Ce couple peut se permettre d’offrir à ses enfants les avantages d’un environnement quotidien spacieux et ceux d’une vie sociale épanouie : des sorties le week end et en vacances, des stages et des cursus internationaux pour leur épargner l’isolement d’un village ou d’une ville moyenne et la vulnérabilité qui en est souvent l’effet. Ces enfants évolueront bien plus agréablement qu’à Paris en bénéficiant d’un pouvoir d’achat nettement supérieur, tout en maîtrisant et possédant les codes, les relations et les stratégies sociales des métropolitains. Le fils des voisins employés ou cadres intermédiaires n’aura jamais fréquenté ces enfants doublement privilégiés. Il a tout intérêt à s’acheter une voiture à 18 ans ou à sauter dans le premier train qui l’emmènera vers une des principales métropoles françaises pour raccrocher le wagon.

La voiture était le symbole de l’illusion d’un mode de vie basé sur le confort égo-exclusif. Si on touche à la voiture, on remet en cause ce modèle. Avec quelles solutions ?

Nuit Debout et la ZAD de Notre Dame des Landes constituaient des expériences populaires pour partager le territoire, en ville, en zone hybride aussi bien qu’en zone rurale et en zone rurale isolée (hors des villages). Ces mouvements étaient fondés sur la solidarité, la coopération et non pas sur l’égo-centrisme exacerbé, l’auto-satisfaction et le rejet de tout élément exogène.

Liberté d’exprimer ce que l’on ressent comme une injustice, nouveaux soutiens, désaccords, injures,menaces, recherche de visibilité à tout prix, tout ça sans intermédiaires : les « Giletsjaunes », c’est tout simplement Facebook, Twitter et Instagram transposés dans la vie réelle. Néanmoins, il est impossible de tirer une nette conclusion sur la couleur politique des « Gilets jaunes », ni de prévoir des suites à ce cri collectif spontané.

Célia se maquille pour cacher les coups qu’elle prend. Samedi 24 novembre, sera t-elle avec les Gilets jaunes ou parmi celles et ceux qui marcheront contre les violences faites aux femmes ? Le collectif « Nous Toutes » donnera t-il la parole à ces enchaîné.es invisibles des temps présents, dont beaucoup sont des femmes ?

Photo : Alexandre Mahler, Paris.

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Clara Schmelck
Clara-Doïna Schmelck, journaliste, philosophe des médias. Rédactrice en chef adjointe d'Intégrale - est passée par la rédaction de Socialter ; chroniqueuse radio, auteur, intervenante en école de journalisme et de communication (Celsa ...).

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